Mon enfant est un pot de colle - Quoi faire pour le détacher sans qu’il se sente rejeté ?

PSYCHOLOGIE

Je n’en peux plus d’avoir mon enfant collé sur moi. En visite, même s’il y a d’autres enfants, je ne peux pas avoir trois minutes pour discuter entre adultes. C’est difficile de vaquer à mes occupations. Il veut toujours que je joue avec lui. Vous dites « ­Oui » à ces affirmations ? ­Il faut savoir que d’avoir un enfant, c’est aussi s’attendre à ce qu’il ait constamment besoin de nous durant ses premiers mois de vie. Comment se ­fait-il que certains enfants aient plus de difficultés que d’autres à découvrir leur environnement par eux-mêmes ?

Une fondation solide pour explorer le monde.
Être un pot de colle est une étape normale du développement. Rappelons-nous que le bébé arrive au monde complètement vulnérable et dépendant. Avec les soins que ses parents lui procurent et la relation affective qu’ils créent avec lui, le poupon apprend à s’intéresser au monde qui l’entoure. Une fois rassuré et confiant, il s’éloignera tranquillement de ses parents pour explorer et acceptera d’être séparé d’eux.

Comment l’aider à bâtir cette sécurité et cette confiance ?
Comme une maison. Ça se construit de la fondation vers le haut. Avec une base solide, l’enfant pourra se développer et s’épanouir. Pour vous aider à mieux comprendre ce concept, voici la pyramide des besoins de l’être humain d’Abraham Maslow.

1. Besoins physiologiques primaires +> Survie
(boire, manger, dormir, etc.)

2. Besoins de protection et de sécurité
(sauf contre danger physique ou psychologique, stabilité, etc.)

3. Besoins sociaux
(appartenance et amour) (dans un groupe, approbation des autres, amour, être compris, etc.)

4. Besoins de reconnaissance et estime de soi
(reconnaissance des autres, dignité, statut, autonomie, indépendance, confiance en soi, etc.)

5. Besoins auto-réalisation / accomplissement
(conscience et développement, potentiel, apprendre, créativité, résoudre des problèmes complexes, etc.)

Rôle du parent
Pour développer son autonomie et se réaliser harmonieusement, l’enfant a d’abord besoin de solidifier la base de ses besoins physiologiques, de sécurité et d’amour. C’est là que votre rôle de parent entre en jeu, et où vous avez le pouvoir d’intervenir. Avant d’explorer le monde, l’enfant a besoin de se sentir en sécurité dans son propre corps et d’être rassuré sur le fait que vous allez toujours l’aimer et être là pour lui. Vous vous dites peut-être : « C’est bien beau, mais je fais déjà tout ça pour lui. Comment ça se fait qu’il ne "décolle" pas ? » Aujourd’hui, je vais vous parler du besoin de sécurité, car c’est là que l’enfant « pot de colle » se situe souvent dans la pyramide. Par son comportement, il exprime : « J’ai besoin de toi, car ça m’angoisse de me séparer de toi et d’explorer par moi-même. »

Le sentiment de sécurité avant tout
Si votre enfant « pot de colle » a moins de trois ans, il n’y a pas à s’inquiéter. Les trucs qui suivent pourront aider votre enfant à doucement se détacher sans anxiété.

Si votre enfant a plus de trois ans, vous vous dites peut-être : « Je passe mon temps à le rassurer. Je ne comprends pas pourquoi il ne peut jouer seul quand je suis à ses côtés. »

C’est là qu’il est utile de bien comprendre d’où vient cette sécurité. On entend souvent parler de la sécurité extérieure, par exemple la sécurité dans la maison et le fait que vous le protégiez. Cependant, il existe un autre aspect essentiel pour le développement de l’enfant dont on parle moins : la sécurité intérieure.

Pour vous aider à mieux saisir ce concept, parlons de vous. Quand le stress monte, où le sentez-vous ? Dans votre corps, n’est-ce pas ? Vous sentez votre respiration changer, une boule dans l’estomac, des tensions dans les muscles, etc.

C’est l’état de survie. Et quand ça monte, c’est que le cerveau a déclenché l’alarme. Des hormones dites de stress (adrénaline, cortisol) circulent partout dans le corps, affectant au passage les émotions, les pensées, la concentration, la capacité de s’exprimer et j’en passe.

Mon enfant, mon miroir
Votre enfant est comme vous. Toutefois, son cerveau n’est pas encore assez développé pour qu’il puisse comprendre tout à fait ce qu’il se passe. Ce qu’il sait, c’est qu’il ressent un inconfort, et le fait d’être près de vous et d’avoir votre attention le rassure. Pour arriver à bâtir la sécurité intérieure, l’enfant a besoin de se sentir capable et solide dans son corps. Cela se bâtit à travers les expériences sensorielles, le mouvement et le lien d’attachement qu’il développe avec vous.

S’il ne se sent pas en sécurité de l’intérieur, peu importe la raison, il aura besoin de vous pour le rassurer. Cela n’est pas logique. C’est une partie inconsciente du cerveau qui déclenche l’alarme de façon réflexe. C’est donc involontaire, et ça ne se contrôle pas. Heureusement, il existe des moyens pour aider le corps-cerveau à se sentir plus en sécurité de l’intérieur. Et plus le système se sent en sécurité de l’intérieur, moins il est affecté par l’extérieur.

Comment l’aider à se détacher ?
Étant donné que la réaction se vit dans le corps et que le cerveau apprend la sécurité énormément par l’expérience sensorielle et motrice, passer par le corps pour aider l’enfant à apprendre à se calmer seul est un des meilleurs moyens pour y arriver. Pour soutenir le développement du sentiment de sécurité chez l’enfant, il existe une foule de techniques. En voici quelques-unes.
• Respirer en gonflant et dégonflant le ventre comme un ballon.
• Faire des mouvements doux au sol.
• S’enrouler dans une doudou et écouter les sons.
• S’asseoir au sol avec l’enfant et le bercer doucement sur soi, d’un côté comme de l’autre.
• Danser sur une musique que vous aimez.
• Se faire des massages agréables.
• Prendre un bain avec des huiles essentielles.
• Jouer dehors.
• Jouer à des jeux qui pratiquent doucement à s’éloigner et à attendre.

Utilisez votre imagination afin de prendre du bon temps pour vous-même ainsi qu’avec votre enfant. Portez votre attention sur le positif. Par exemple, Geneviève, découragée de ne pouvoir aller aux toilettes sans sa fille, croyait toutefois en ses capacités. C’est par le jeu et les techniques simples apprises que la petite Lilia a rapidement commencé à explorer par elle-même.

Faire preuve d’optimisme
Il se peut que vous vous sentiez dérouté en ce moment. C’est normal ! Notre rôle, comme adulte, est de soutenir l’enfant dans ses étapes de développement. Malheureusement, il arrive que, malgré nos meilleures intentions, nous entravions ce processus. C’est pourquoi il est tellement utile d’apprendre comment encourager cette séquence naturelle. On peut aussi grandement aider notre enfant en « travaillant » notre propre sécurité intérieure. Croyez en vous et en votre enfant ! Et misez sur vos forces. Il y croira lui aussi.

Ne vous prenez pas trop au sérieux. Ayez du plaisir ! Ces moments « pot de colle » passent si vite.

Un dernier petit mot : Ne vous prenez pas trop au sérieux. Ayez du plaisir ! ­Ces moments « pot de colle » passent si vite.

Marie-Claude Dubois
www.nannysecours.com

Par Marie-Claude Dubois

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